On a testé le TV OLED qui fait disparaitre le plus gros problème des écrans OLED


Si le Samsung S95D ne remporte pas le titre de TV de l’année, il est d’ores et déjà en pole position pour le titre de téléviseur qui aura le plus fait parler de lui en 2024. À priori, ce QN65S95D, n’est rien d’autre que le successeur du S95C de l’an dernier et par extension le modèle haut de gamme OLED du fabricant en 2024. À priori seulement. Car Samsung ne s’est pas contenté de faire bouger quelques lignes sur son dernier modèle, il a choisi de secouer le cocotier de l’OLED et de bousculer un marché relativement moribond, sur lequel depuis trois ans la seule nouveauté rime avec luminosité.

Le Samsung S95D mise sur un gain en luminosité bien sûr, il ne pourrait en être autrement, mais il dispose d’un argument qui fait parler davantage encore. La troisième génération de dalle QD-OLED s’accompagne d’une arme inédite : un filtre « sans reflet » redoutable. Depuis sa présentation lors du CES et sur les quelques sessions techniques qui ont suivi, ce filtre et ses répercussions supposées sur l’image n’ont cessé de faire parler d’eux. Nous aborderons la question en profondeur, bien entendu.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente –

Le retour de la dalle mate

Mais d’ores et déjà il est possible de saluer l’initiative de Samsung. Une telle prise de risque dans un marché de l’OLED en perte de vitesse, qui plus est au cours d’une année cruciale marquée par des Jeux Olympiques et une Coupe d’Europe de football, c’est une manoeuvre qui ne manque certainement pas de panache.

Précisons également que notre test a été réalisé sur un modèle de 65 pouces de ce S95D, un modèle vendu à 3 699 euros. Celui-ci sera également décliné en 55 pouces (2 799 euros) et dans une diagonale inédite en QD-OLED, un 77 pouces à 4 999 euros.

Le S95D, un OLED pas comme les autres

Cette année Samsung a donc pris des risques et non des moindres. Son haut de gamme OLED ne fait rien comme les autres et ça se voit dès le premier coup d’oeil, encore plus lorsque le téléviseur est éteint. Et pour cause, son écran est mat, on ne peut plus mat. La raison ? Son filtre antireflet qui en plus de changer radicalement les performances du téléviseur en modifie également l’aspect. En quoi est-ce un mouvement risqué de la part de celui qui trône à la première place du classement des fabricants de TV depuis 18 années consécutives ? Tout simplement parce qu’en se détournant de l’aspect brillant, le S95C peut aussi paraître moins attirant. Nous y reviendrons.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente –

En attendant, c’est cette dalle inhabituelle qui doit chapeauter une gamme OLED toujours plus fournie chez le Coréen. Car en plus du S95D que nous testons ici et de son pendant plus accessible, le S90D, il y aura également un étrange S85D qui sera commercialisé de manière épisodique cette année.

Design et finitions : de la dentelle

C’est désormais une habitude chez Samsung, on soigne le design et la finesse de ses TV premium. Comme ses récents prédécesseurs (B et C), ce S95D ne déroge pas à la règle. D’une extrême finesse et doté d’un dos complètement plat, il est entouré d’un châssis en aluminium du plus bel effet. Le tout repose sur un pied central massif et métallique à l’inclinaison soignée et qui évite les reflets.
C’est d’ailleurs au dos de ce pied qu’il est possible de venir ajuster le boîtier One Connect qui regroupe toute la connectique du téléviseur et qui lui permet d’être aussi fin. Notez, que le propriétaire du TV a la possibilité de placer ce boîtier ailleurs qu’au dos du support, dans un meuble notamment s’il juge l’accès plus habile pour accéder aux ports HDMI, par exemple.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente – – L’installation peut être assez complexe, surtout si on est seul.

Un détail qui nous semble important et que nous ne mentionnons pas systématiquement lors de nos tests : le montage du S95D est tout sauf une partie de rigolade. Alors que nous parvenons à monter seul la plupart des modèles que nous testons, il nous a fallu faire appel ici à une seconde personne pour parvenir à emboiter la dalle sur le pied métallique. Certes c’est une difficulté qui ne se présentera qu’une fois, et Samsung fait preuve d’une certaine ingéniosité pour ce qui est d’assembler tous les éléments, mais ils n’en demeure pas moins que l’opération est délicate et qu’elle doit être abordée avec un grande précaution.

Le reste du design est relativement classique, avec un logo déporté sur le bas de la tranche droite du TV et qui se veut on ne peut plus discret. Quant au dos, parfaitement plat, rappelons-le, il met en exergue les huit haut-parleurs qui participent à la partie audio du S95D, un système de 70W (4.2.2 ch). Au final, le S95D est un beau téléviseur au design soigné et aux finitions travaillées, mais nous n’en attendions pas moins pour un modèle vendu à près de 3 700 euros.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente – – L’aspect mat de la dalle lorsque l’écran est éteint peut surprendre.

Mention spéciale également pour la petite télécommande minimaliste, pourvue qui plus est d’une fonction de recharge solaire qui lui permet, en plus, de se passer de piles. Certes sommaire, l’accessoire nous semble toujours aussi réussi et en rupture avec ce que propose habituellement la concurrence.

Parlons à présent de ce que nos voisins britanniques appelleraient « l’éléphant dans la pièce », c’est-à-dire l’incontournable écran de ce téléviseur Samsung. Celui-ci est mat, ce qui tranche radicalement avec les écrans brillants auxquels nous sommes habitués depuis tant d’années. En quoi est-ce important d’un point de vue esthétique ? Tout simplement parce que la perception d’un produit peut changer en fonction de sa brillance. Ainsi, tout au long de notre test qui a duré une dizaine de jours, le S95D a été exposé entre la rédaction et le 01lab et n’a cessé d’attirer les commentaires. Pour le dire tout de go : son design a divisé au sein de la rédaction et de ses visiteurs. Si certains ne sauraient lui tenir rigueur de cette finition mate, pour d’autres ce traitement donnerait une apparence « vieillotte » au TV, loin de la modernité de sa fiche technique. Tout ceci est affaire de goût bien sûr, mais mérite d’être mentionné.

Zéro reflets mais une tonne de débats

Ne tournons pas plus longtemps autour du pot. L’ajout de ce filtre antireflets qui vient se superposer sur la dalle QD-OLED du S95 est-il une si bonne idée ? Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’au sein de la communauté des testeurs de TV, cette initiative de Samsung fait débat. Un débat intense même tant les avis sont mitigés. Pour les uns, c’est le retour de la sacro-sainte dalle mate et la solution à l’un des obstacles majeurs de l’OLED. Pour d’autres c’est la perte de ce qui fait l’essence même de cette technologie avec un rendu des couleurs plus terne. Entre ces deux extrêmes, toute position semble intenable. Pour trancher le débat, la solution idoine reste le test. Nous avons donc soumis le S95D à notre banc d’essai habituel. Si l’on s’en tient aux chiffres et aux chiffres seuls, le verdict du labo de est sans appel : le S95D est un superbe téléviseur qui allie une belle colorimétrie, un pic lumineux très élevé et des angles de vision parfaits ou presque.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente – – L’effet du filtre Glare Free sur la dalle QD-OLED

Que ce soit sur la justesse des couleurs ou la couverture du spectre colorimétrique, le S95D est à la hauteur des attentes. Son pic lumineux en HDR a dépassé les limites de notre sonde de test. Il a été mesuré à plus de 2 053 nits en HDR, ce qui en fait l’OLED le plus lumineux que le 01lab ait testé jusqu’ici. Il faut dire que Samsung avait mis la barre très haut en annonçant 50% de luminosité en plus que le S95C. Pour parvenir à ce résultat, ce nouveau panneau QD-OLED est associé à un dissipateur thermique en graphite qui lui permettrait de tutoyer les 3 000 nits. Nous n’avons malheureusement pas pu le vérifier. Enfin, le Delta E moyen oscille entre 2.06 et 3,59 selon que l’on soit en DCI-P3 ou en Rec.2020. Dans les deux cas, ces valeurs sont excellentes. Idem pour la température des couleurs qui épouse quasi parfaitement la ligne des 6 500 K, la valeur de référence.
Une fois ces chiffres énoncés, qu’en est-il de l’impression en conditions réelles ? En d’autres termes, que vaut le S95D sorti de l’environnement clos d’un labo ? C’est simple : à l’usage, en mode cinéma ou Filmmaker, le S95D impressionne vraiment.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente –

Nous avons mis le téléviseur de Samsung à l’épreuve sur les scènes particulièrement complexes à traiter de Blade Runner 2045 ou encore de la série Shogun sur Disney+. Les résultats sont probants, notamment dans des conditions de luminosité ambiante qui mettraient au supplice la plupart des téléviseurs OLED. Néanmoins, force est de constater que sur certaines zones sombres et plus précisément sur les nuances de gris, l’image paraît quelque peu voilée par endroits. C’est plus particulièrement le cas lorsqu’on regarde le TV dans une pièce ensoleillée, autrement dit, lorsque le filtre antireflet fait son office. Dans ce cas précis, certains zones sombres perdent quelque peu en détail, et virent légèrement au gris. Cette impression d’une image quelque peu terne par zones sans être présente en permanence pourrait tout de même dérouter un œil expert, mais elle permet au S95D d’être performant là où la totalité des OLED bute.

Ce débat sur l’impact du filtre antireflets sur la qualité d’image ne devrait pas occulter ce qui fait sans doute le plus grand intérêt de ce S95D, c’est-à-dire les performances de ce filtre dit « Glare Free ». C’est peu dire que ce filtre nous a bluffé. Samsung faisait déjà figure de référence dans la gestion des reflets, mais le S95D porte cette performance à un tout autre niveau. Nous avions déjà eu un aperçu des capacités antireflet du téléviseur lors d’une session technique organisée par Samsung en utilisant un ring light (anneau de lumière) pour éclairer le S95D et son prédécesseur, le S95C. Mais nous avons eu lors du test par le 01lab l’occasion de renouveler l’expérience en conditions réelles, dans une pièce baignée de soleil et surtout de comparer le résultat à celui obtenu un téléviseur équipé d’une dalle White OLED classique. Le résultat est impressionnant et permet à Samsung de dépasser l’une des limites de l’OLED. Jusqu’ici pour une utilisation dans une pièce très lumineuse, il pouvait nous arriver de conseiller davantage des modèles LCD haut de gamme. Avec son filtre antireflet, le S95D prouve que cette performance est aussi accessible à l’OLED.

Sur ce modèle QD-OLED, comme sur les deux précédents, c’est un processeur maison qui est à l’œuvre pour assurer le traitement de l’image. En l’occurrence, le NQ4 AI Gen2 (pour neural quantum processeur propulsé par l’intelligence artificielle). Le lecteur qui s’intéresse à la partie « processing » des TV aura rapidement conclu qu’il n’y a pas de grande nouveauté de ce point de vue là puisqu’il s’agit de la puce qui équipait déjà le QD-OLED haut de gamme de l’an dernier, celle qui fonctionne avec 20 réseaux neuronaux. Samsung réserve toujours sa pépite, la NQ8 AI et ses 512 réseaux neuronaux au modèle 8K du catalogue. Sans doute, le constructeur juge-t-l que son NQ4 AI est suffisamment puissant pour ce qui est du traitement des images en 4K et il est difficile de lui donner tort. Car même sur la partie la plus gourmande en ressources IA, l’upscalling, le S95D se montre très performant.

En effet, c’est dans cet exercice que le processeur se distingue. Pour la mise à l’échelle des contenus, Samsung ne se contente plus de reboucher les pixels manquants en lissant quelque peu l’image. Grâce à l’IA, les processeurs neuronaux dédiés à ce traitement sont capables de prendre en compte davantage d’informations dans une scène, de les comparer à une base de données toujours plus importantes et de mieux combler les lacunes de l’image. C’est évidemment plus perceptible sur le QN900C, le modèle 8K du fabricant, mais force est de constater que le S95D est aussi très habile dans cet exercice.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente –

Enfin, on ne pourrait décemment conclure le chapitre qualité d’image sans rappeler que malgré toutes ses prouesses, le S95D butte sur un obstacle de taille : il ne gère pas le format Dolby Vision. C’est un choix de politique industrielle et non une limite technique, Samsung préférant toujours promouvoir son propre format HDR, le HDR10+. Il faut en tout cas l’avoir en tête au moment de choisir son téléviseur OLED, dans la mesure où l’industrie du cinéma et les plateformes de streaming semblent pour l’instant privilégier le Dolby Vision.

Interface : toujours plus de personnalisation

Samsung est l’un des rares acteurs de premier plan dans l’industrie à ne pas confier son interface TV à Google. Comme son principal concurrent, LG, le Coréen mise sur sa propre couche logicielle, Tizen OS. Le S95D inaugure une nouvelle version de cet OS, la 8.0, mais une version qui compte finalement assez peu de nouveautés. Les plus gros changements sont d’ordre esthétique mais l’esprit de l’ensemble reste identique à la version lancée en 2022, dernière mise à jour majeure du logiciel qui faisait la part belle à la personnalisation au travers des contenus. L’ensemble des contenus est désormais organisé sous trois grands onglets : « Pour vous », « Direct » et « Applications ». Rien de révolutionnaire, mais ce choix a le mérite de la clarté.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente –

Tizen OS compte aussi quelques autres nouveautés qu’il convient de détailler. La première, c’est l’arrivé d’une option « multi-compte ». Autrement dit, il sera possible d’associer jusqu’à 6 comptes par téléviseur et ainsi retrouver son univers et ses recommandations simplement en choisissant son profil d’utilisateur.

Cette année, Samsung insiste particulièrement sur la partie domotique de son téléviseur. La nouveauté de faire de la « télé » le hum domotique principal n’est pas nouvelle, mais le fabricant l’embrasse pleinement avec une application dédiée, « Daily + » qui regroupe tout cet environnement (Smarthings, Workspace et même Philips Hue). En outre le S95D est compatible avec le protocole Matter. En revanche, toujours côté services connectés, il faudra désormais se passer de Google Assistant et de Google Meet. Pour l’assistant vocal, seuls Alexa et l’indecrottable Bixby répondent présents. C’est plus que suffisant.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente –

Samsung communique également beaucoup autour de sa plateforme de streaming TV Plus. Il s’agit d’un bouquet de 115 chaînes, dont une grande majorité est purement anecdotique, et qui est accessible via l’application éponyme. L’offre a le mérite d’exister, mais elle n’a pas de quoi nous faire sauter au plafond.

Enfin, ce n’est pas une nouveauté en soi, mais tout de même une amélioration notable : nous avions relevé l’an dernier quelques ralentissements fort désagréables à l’utilisation de Tizen. L’interface maison de Samsung est toujours aussi chargée cette année, mais elle semble nettement plus optimisée et n’accuse aucun ralentissement, c’est appréciable.

Gaming : la nouvelle référence

Voilà quelques années que la réputation de Samsung n’est plus à faire en matière de gaming sur ses TV. Très tôt, le fabricant a proposé du HDMI 2.1 pleinement compatible avec le VRR et l’ALLM. C’est également l’un des premiers, avec LG, à avoir déployé une « gaming hub » suffisamment sérieux pour être considéré par la concurrence.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente –

Avec le S95D, Samsung passe encore un palier. Au point, selon nous, de faire jeu égal avec LG en matière de jeu. Il y a d’abord l’excellente qualité d’image du téléviseur, dont nous avons parlé, et qui vaut également une fois sa PS5 Slim ou sa Xbox Series X branchée. Il y a également le filtre antireflet qui doit être considéré comme un atout surtout si on joue le jour, sans possibilité de réduire la luminosité d’une pièce. Mais il y a surtout les fonctionnalités et les capacités inhérentes à l’OLED haut de gamme de Samsung. Ainsi, notre 01lab a mesuré un input lag de 9 ms seulement. Sur cette métrique, Samsung est quasiment sans concurrence puisqu’en dehors de ses meilleurs TV, seul un modèle de chez TCL (le 55EC780) est parvenu à faire aussi bien dans cet exercice. Certes, il suffit de faire baisser ce retard à l’affichage en dessous de 16 ms pour être pertinent, mais cette surperformance reste appréciable. Idem pour la fréquence de rafraîchissement, capable de monter à 144 Hz sur ce modèle.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente –

L’autre point sur lequel le S95D fait la différence, c’est dans son mode jeu justement. Le panneau de configuration du gaming Hub est toujours aussi bien pensé et permet de changer ses réglages à la volée, mais il est désormais aidé d’une nouvelle fonctionnalité : l’AI Auto Game Mode. Ce dernier est capable de détecter le type de jeu lancé sur le TV (RTS, RPG, FPS, sport, etc.) et d’appliquer automatiquement les modes d’image et les réglages les plus adaptés. Par exemple, sur un jeu de tir, le mode Dynamic Black Equalizer sera automatiquement activé. Il permet de déboucher les zones d’ombre et ainsi de débusquer plus facilement ses ennemis. Qu’importe la fidélité des couleurs, dans ce cas précis l’efficacité lui est supérieure. Le TV propose également de changer la couleur et l’apparence du pointeur qui permet de cibler dans les FPS.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente –

Cette partie très complète sur le jeu vidéo est à mettre en perspective avec la façon dont Samsung pousse la partie Cloud gaming sur son interface. En effet, Tizen intègre presque tous les acteurs du secteur (GeForce Now, Xbox Live, PSN et même Amazon Luna), ce qui permet d’accéder à son service de jeu en ligne directement depuis l’application de l’écran d’accueil du S95D. Le fabricant coréen a même dévoilé une manette compatible lors du CES 2024, mais aux dernières nouvelles celle-ci ne devrait pas être commercialisée en Europe.En définitive, Samsung prouve avec son dernier OLED qu’il fait au moins aussi bien que LG sur la partie gaming. Ses fonctionnalités dédiées, son gaming hub intelligent et surtout son filtre antireflets (encore lui !) pourraient tout à fait faire pencher la balance de son côté si le jeu est un critère important pour vous.

En 2024, chez Samsung tous les OLED ne se valent pas

Comme nous l’évoquions en introduction de ce test, la gamme OLED 2024 de Samsung sera déployée sous trois références. S95D, S90D et S85D. Cette dernière est une « nouveauté » et sera vendue de manière temporaire à partir du second semestre. Mais ce n’est pas là ni la seule ni la principale curiosité de cette gamme. En effet, alors qu’une montée en gamme se base traditionnellement sur un même socle technique ajoutant de-ci de-là quelques fonctionnalités supplémentaires, Samsung a décidé de brouiller les pistes.

Ainsi, le S90D ne sera pas un S95D un peu moins abouti et plus accessible. Tout simplement parce qu’il pourrait miser sur une technologie de dalle différente. Jusqu’à cette année, la technologie OLED chez Samsung était uniquement composée de dalles QD-OLED fabriquées par Samsung Display. En 2024, le Coréen proposera également des modèles White OLED ou W-OLED fabriquées par LG Display et commandés en masse par Samsung. En ce point sa stratégie est proche d’un Sony ou d’un Panasonic qui misent également sur le savoir-faire de LG.

Ces dalles W-OLED équiperont donc le S85D, le plus accessible des OLED de Samsung, c’est acquis. Mais ce qui semble se dessiner c’est qu’au sein d’une même référence, le S90D, Samsung risque de proposer les deux types de dalle créant ainsi de la confusion chez le consommateur. En effet, le S90D sera décliné en 42, 48, 55, 65, 77 et 83 pouces. Or Samsung Displays ne fabrique pas de dalle QD-OLED en 48 et 83 pouces. À minima donc, ces deux références seront équipées de White OLED. Pour les autres tailles d’écran sur ce S90D, Samsung manque cruellement de clarté quant à sa stratégie. Le constructeur se contente d’affirmer qu’il « vend de l’OLED », sans vouloir préciser de quelle technologie il s’agit. La stratégie pourrait être différente en fonction des tailles d’écran ou des marchés concernés, mais ce qui est certain, c’est qu’il ne sera pas aisé pour le consommateur de s’y retrouver. Il faudra sans doute regarder de près la référence de chaque modèle et s’informer si on souhaite vraiment être équipé en QD-OLED. Ce n’est évidemment pas anodin puisque nos tests depuis deux ans, que ce soit sur le Sony A95L ou le Samsung S95C, révèlent une légère supériorité du QD-OLED sur l’OLED traditionnel.

Fort heureusement, ce mélange des genres n’affecte pas le haut de gamme du catalogue. Le S95D que nous testons sera exclusivement équipé de la dalle QD-OLED de troisième génération de Samsung Display. En revanche, contrairement aux années précédentes, si vous regardez la référence inférieure en espérant faire quelques économies, sachez que le S90D ne pourra pas forcément être considéré comme un S95D au rabais.

Audio : solide sur ses appuis

C’est sans doute l’un des aspects qui a le moins évolué sur le TV OLED haut de gamme de Samsung cette année, mais il mérite tout de même d’être abordé. Le S95D embarque peu ou prou le même système audio que celui de son prédécesseur. Concrètement, nous parlons ici d’une puissance totale de 70 W (4.2.2) constitué de la sorte :

  • Quatre haut parleurs de 7,5 W
  • Deux haut parleurs latéraux de 10 W
  • Deux woofers de 10W

L’amélioration la plus intéressante sur la partie Audio concerne la fonction Adaptive Sound Pro qui n’est autre que la nouvelle version de ce que Samsung désignait jusqu’ici comme l’Adaptive Sound+. Concrètement, en plus d’adapter le rendu sonore à la typologie de contenus, désormais le système est aussi capable de tenir compte de la pièce dans laquelle est installé le téléviseur.

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© Guillaume du Mesgnil d’Engente –

Le rendu audio de ce S95D est donc d’assez bonne facture, pas au niveau d’un Sony A95L ou des TV OLED de Panasonic, mais tout de même dans la bonne moyenne. En revanche, l’effet de spatialisation Dolby Atmos n’est pas vraiment à la hauteur. Pour pallier ce possible défaut, Samsung a doté son téléviseur d’un atout certain mais contraignant : la fonctionnalité Q-Symphony, qui permet au TV d’optimiser le rendu audio en le couplant à celui d’une barre de son. Intéressant donc, puisqu’il est possible de bénéficier d’un véritable son de qualité et même d’un bon effet Dolby, mais contraignant dans la mesure où il faut remettre la main à la poche et, accessoirement, faire ses courses chez Samsung. Fort heureusement le fabricant dispose dans son catalogue de barres de son réputées telles que la HW-Q990D et la HW-Q800D. En revanche, la note devient rapidement salée.

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